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Le cadre géographique


Au centre du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy


Une Histoire et des habitants

Sauliac sur Célé  est un village de 122 habitants qui couvre une superficie de 25,13 km2.

En 1793 il y avait 300 habitants, 703 en 1866 et 80 en 1975.

A l'origine flanqué le long de la falaise qui domine la rive droite du Célé et s'y incrustant, il s'est déplacé au 19 ième siècle, suite à l'ouverture de la route D41, sur le replat du versant rive droite surplombant la vallée, formant le centre bourg actuel dans lequel ne vivent en permanence qu'une petite quinzaine de personnes.

Plusieurs lieux-dits sont proches du centre bourg sans en faire réellement partie : côté rive droite vers l'aval Les Fargues, les Travers, vers l'amont le Vignobre , Poujols, les Falgouzes , le Pont.

A partir de la route qui mène qui mène à Blars on trouve rapidement sur la gauche le long de la falaise, la Viste , le Vieux Sauliac et sur le Roc ; puis le long de cette route se situent la Côte del Mas, le mas Galdot, le Pech de Gadal, le Mas del rey, Le mas de Nadal, Pouzols puis le Mas de Seval.

Le long du célé sur la D41 en direction de Marcilhac : le Rual, , les Anglades, la Merlie ; en direction de Cabrerets : le Papetier, Coste rouge, Roc troucat

Le long du Célé rive gauche : Cussonat

Les autres hameaux et lieu-dits sont éparpillés sur les pechs rive droite : en amont du village : les Combes des Ongles, Montagnac, et en Aval, vers Cuzals Las Combes. Sur les pechs de la rive gauche, on trouve Aynac, les Métairies hautes et basses, les Bouygues, et Carbonié.

Soit, sans compter le Bourg, 31 hameaux ou lieux-dits pour 118 habitants !


De roche et de terre

Sauliac est situé au centre du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy, sur le bassin versant de la rivière Célé qui constitue la frontière Sud Est du Causse de Gramat.

Le relief de son territoire est caractéristique du relief karstique des causses du Quercy. L'altitude varie de 130m au point le plus bas à 379 m au point le plus haut.

Le mot causse, qui vient du latin calx « chaux » est un terme dialectal languedocien ayant un sens agraire et paysager . Il désigne, sur les parties sommitales et les versants, des étendues de sols minces et pauvres dont la roche mère est parfois affleurante. Ce terme a été repris par les géographes pour qualifier un plateau karstique fortement érodé, caractéristique des auréoles sédimentaires du sud et de l'ouest du massif central.

« Cet entablement calcaire des causses du Quercy , lieu idéal pour l'exploration et l'étude du quartz , a été constitué au jurassique moyen et supérieur  et soumis à l'érosion et à la dissolution pendant de longues périodes d'immersion qui ont duré plus de 80 millions d'années , ...creusant dans le sous sol ces nombreuses cavités et grottes qui constituent aujurd'hui la richesse spéléologique de la région ( Jean Taisne à localisé plus de 1300 cavités explorées dans son inventaire de mars 2006).. .

A la fin du Miocène, l'exhaussement du Massif central a crée sur les causses des conditions nécessaires au processus de karstification en surface. Des phases de creusement successives se sont échelonnées sur 7 millions d'années . (Le calcaire étant perméable) l'eau s'infiltre et un certain nombre d'écoulements sont devenus quasiment souterrains .

Des vallées sèches se sont formées ( Combes des ongles ) et les formes superficielles des systèmes karstiques sont alors apparues par érosion et effondrement de la croûte superficielle dans les cavités souterraines  sous la forme de falaises, igues , lapiaz, ouvalas, dolines et clous »( in :Géologie en Quercy : un paysage hérité du sous sol) . 

Les Pechs ou sommets sont calcaires secs et minéraux , ils dominent la vallée et offrent parfois des points de vue à presque 360° d'où l'on peut observer les étoiles (le col du lièvre en direction de Saint Martin Labouval et le Pech Tayat derrière Cuzals)

La pierre est omniprésente ; un lien étroit a été tissé entre la pierre calcaire et l'homme : menhirs, dolmens, murets de pierre sèche , caselles, lacs de Saint Namphaise. Un réseau de murets de pierres sèches structure la campagne. Les randonnées réservent la découverte des chemins bordés de murets qui reliaient chaque hameau.



La présence de l'eau

La rivière Célé ( ici on appelle rivière non seulement le cours d'eau mais les terres fertiles et cultivées qui le bordent entre les deux causses) est étroite et sauvage .

Le cours d'eau Célé a un statut privé mais l'eau qui y circule reste publique. Il abrite encore quelques brochets et quelques Lamproie de planer, plus autant qu'avant, disent les anciens qui y ont pratiqué toutes sortes de pêches dans leur jeunesse.

Il est navigable sur 84km de descente, passant de 230m à 125m d'altitude et il offre à Sauliac, entre falaise et château, une petite plage naturelle très appréciée des familles.

C'est aussi un haut lieu de plongée souterraine dans la cavité du Ressel à quelques km de Sauliac.

L'eau souterraine est aussi présente à Sauliac. Bien moins spectaculaire que le gouffre de Padirac, la source du papetier témoigne modestement de la présence de ces nombreux réseaux d'eau souterrains formés par l'infiltration de l'eau de ruissellement à travers le socle calcaire. Cerise sur le gâteau, on est censé y voir sur la voûte, de façon très confidentielle, la gravure d'un arrière train de bovidé qui pourrait dater de 20 000 ans.


Un cadre de vie

Ces étendues agraires culturellement dévolues au pastoralisme sont en grande partie destinées à l'élevage extensif ovin, caprin. Un élevage de chevaux s'est également installé sur la commune de Sauliac.

L'activité agricole se révèle cependant très fragile alors que se développe une activité touristique en été.

Des artisans, maçon, menuisier, ébéniste, entrepreneur de travaux public sont implantés.

A proximité des sîtes importants (Saint Cirq Lapopie, Pech Merle... attirant des foules de touristes , Sauliac offre aux randonneurs le calme et des paysages exceptionnels.

Marie-Odile KLEITZ


Richesse Naturelle

Les pechs et leur causse versant sont couverts de chênes pubescents et de pelouses sèches naturelles propices au développement de nombreuses graminées (bromes, fétuques) et dont l'origine remonte vers 5000 ans avant JC lorsque les premiers agriculteurs commencent à défricher la forêt et a étendre l'élevage.

Des espèces animales et végétales s'installent alors progressivement et pendant des siècles, la pratique d'un pâturage soutenu des troupeaux et le prélèvement régulier des arbres et arbustes pour les besoins domestiques, vont contribuer à la création et au maintien de ces vastes surfaces d'herbage naturel qui abritent une flore et une faune tout à fait originales , adaptées à l'aridité et au caractère calcaire du sol . Beaucoup de ces espèces sont rares en France et en Europe.

Sur les dalles rocheuses poussent des plantes vivaces comme les lichens et les orpins. Sur les plages de terre nue, crées par le passage régulier des moutons s'installent des plantes à courte durée de vie , la plus remarquable d'entre elles est la Sabline des chaumes, espèce protégée en France.

Les sols plus épais permettent à une flore vivace très diversifiée de s'exprimer. Facilement observables avec une vingtaine d'espèces, les orchidées sont les fleurons des pelouses sèches.
 
La falaise monumentale du vieux Sauliac est également une manifestation du travail de l'eau. Elle abrite un certain nombre de rapaces, le Hibou grand duc , l'Hirondelle des rochers, le Tichodrome échelettes,visiteur d'hiver, l'Ascenteur alpin, plusieurs espèces de chauves souris. Ainsi qu'un certain nombre de mammifères comme la genette commune

L'igue du Gral s'est comportée comme un piège naturel dont la fouille actuelle livre des milliers d'ossements animaux qui permettent l'identification de la faune depuis 12000 ans avant J.C.

La doline (ou clou) de Carbonié , à droite sur la route de Saint Martrin Labouval, montre de façon très pertinente comment les effondrements de la croûte superficielle, pouvaient devenir fertiles en accumulant les terres transportées par l'eau de ruissellement.